Nature magicienne

Le Guide du mois mai 2020

Revoir l’océan. Se promener dans les bois. Grimper sur une colline et admirer la vue.

Reconnecter à mon essentiel. Embrasser à nouveau ce sentiment d’amour inconditionnel et d’émerveillement, cette spontanéité magique et ma joie d’enfant.
Suspendre le temps. Et savourer.

Retrouver la plage. Marcher pieds nus sur le sable par une chaude et belle journée du mois de mai. Respirer l’iode, entendre le bruit des vagues qui se rapproche. Accélérer le pas. Plonger mes orteils avec délice dans le clapotis des vagues sur le rivage.

Entrer dans cette forêt qui m’appelait si fort et dont je ne pouvais qu’apercevoir les fougères pousser à l’orée du chemin. Sautiller sur le chemin, m’émerveiller des odeurs, des couleurs et du chant des oiseaux.

Comme on retrouve un amoureux après de longs mois d’absence. Savourer l’attente et le manque, en un instant disparus dans la volupté du moment présent.

***

J’aime à penser que je suis une sorcière.
De celles qui ressentent la magie de la nature, qui connectent leur âme à celle des arbres, des lacs et des montagnes…
A celle des oiseaux et des abeilles, des libellules et de tous les esprits de la nature,
A celle de l’océan, de la Lune, à celle du vent dans les feuilles des peupliers,
A celle des arcs-en-ciel, des trèfles à quatre feuilles ou des cailloux en forme de cœur.
Une sorcière reconnaît la nature comme une entité à part entière, une présence nécessaire.
Pour elle, il existe une énergie présente en toute chose, dans l’air, la terre, le feu, l’animal, le végétal et le minéral.

« Ici plus que partout ailleurs, je me sens du monde.
Je m’invite au cœur de la nature, je suis la nature.
En lien dans la trame du tout. C’est ici que je me pose, ici que j’ai appris la magie.
Les peuples indigènes ainsi que les sorcières partagent cette même croyance : tout est relié.
Tout est un. « Mitakuyé oyasin », disent les Indiens Sioux du Lakota. »
Odile Chabrillac, « Âme de Sorcière ou la magie du féminin »

 

Au Japon, le pays regorgeant de splendides montagnes et forêts toutes plus apaisantes les unes que les autres, un profond respect et un attachement à la nature sont hérités de la religion shinto. La nature y est sacrée, les arbres ou les pierres peuvent héberger des divinités.
Il en est de même chez les peuples amérindiens, ou encore ici au Pays basque.
Christianisés très tardivement, vers le XVIe siècle, les basques adoraient les forces naturelles comme le soleil, la lune, l’air, l’eau, les montagnes, les forêts, ceux-ci prenant des formes humaines. Ces croyances remonteraient au Paléolithique.

« La terre est vivante.
Les montagnes parlent.
Les arbres chantent.
Les lacs peuvent penser.
Les cailloux possèdent une âme.
Les pierres ont du pouvoir. »
Lame Deer, homme médecine Lakota

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Au-delà des mythes et des contes de fées, il suffit juste d’être avec la nature dans le moment présent, de méditer en pleine conscience dans ces paysages, ces éléments qui nous accueillent, pour ressentir cette magie. Pour retrouver cette complétude et ce sentiment d’émerveillement, de joie intérieure. L’apprécier juste pour ce qu’elle est, comme un enfant sait le faire naturellement.
Les chercheurs définissent l’émerveillement comme le sentiment que nous expérimentons, en présence de quelque chose de plus grand que nous. C’est aussi l’art de cultiver l’admiration au quotidien, la faculté de trouver de la poésie, de la joie, du sublime au monde qui nous entoure et aux événements que nous vivons. Un état d’esprit ouvert et une remise en question de notre manière habituelle de voir le monde.


Lorsque l’on s’émerveille en pleine nature, il se crée un lien subtil, une alchimie, un sentiment de reconnexion à l’essentiel. Comme des retrouvailles.
Cela se produit pour moi tout particulièrement lorsque je me promène ici au Pays basque.
Tout me le dit. Ici, la nature sauvage et les paysages contrastés sont autant de terrains de jeu fabuleux pour m’émerveiller, m’inspirer, me ressourcer.
Que ce soit en pleine forêt urbaine du Pignada à Anglet ou dans le paisible Bois de Mixe à Orègue.
Sur une plage près de l’embouchure de l’Adour ou sur les hauteurs d’Ainhoa, depuis le sommet du Mont Atsulai offrant une vue à couper le souffle sur la côte et les terres intérieures.
La magie est là. Partout autour.
La nature est l’inspiratrice de notre âme. (Re)connectez-vous à cette Terre qui vous accueille, émerveillez-vous de ses beautés naturelles et laissez-vous surprendre par ce qu’elle a à vous offrir.

« La sagesse commence avec l’émerveillement ». Socrate

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 » Marie Berrotte est co-fondatrice du tiers-lieu créatif et écoresponsable Open Gare Biarritz et coordinatrice de l’association Les Chemins de Faire.
Pour notre plus grand plaisir, elle est également LeNouveauGuide de Mai et nous fait découvrir chaque lundi, son univers et les sujets qui nourrissent sa curiosité. « 



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